Dans le prolongement de son rapport de 2016 sur la gestion des services publics numériques, la Cour des comptes appelle les pouvoirs publics à « amplifier » les efforts déployés par la Direction interministérielle au numérique (DINSIC). L’institution apporte au passage un soutien remarqué aux logiciels libres.

Après le rapport de Jean-Pisany Ferry (qui préfigurait au Grand Plan d’investissements lancé en septembre dernier par le Premier ministre), c’est au tour des magistrats de la Rue Cambon de saluer le travail effectué par la DINSIC – au détour de leur rapport annuel (PDF). La « DSI de l’État », comme on l’appelle parfois, est à l’œuvre sur de nombreux chantiers : développements de logiciels, pilotage et audit de projets (de type FranceConnect), accompagnement des administrations dans leur marche vers l’Open Data, start-ups d’État, etc.

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La Cour des comptes voit surtout dans la « révolution numérique » une opportunité de « réduire, de manière structurelle, les coûts » supportés par les finances publiques. La marge de manœuvre est d’ailleurs loin d’être anodine en la matière, la DINSIC estimant les dépenses informatiques de la France à plus de 10 milliards d’euros par an : environ 3,8 milliards pour l’État, 3 milliards pour les collectivités territoriales, 1,7 milliard pour les opérateurs et 1,3 milliard pour les administrations du secteur social et de la santé.

Les magistrats plaident pour un « important effort de rattrapage »

En dépit des avancées réalisées au cours des dernières années par la DINSIC, la plus haute juridiction financière estime qu’un « important effort de rattrapage doit être réalisé » par les pouvoirs publics. La direction interministérielle confiée à Henri Verdier a certes permis au fil des dernières années une meilleure mutualisation des investissements de l’État (par exemple en matière de réseau informatique), testé de nouvelles méthodes de travail et réalisé des économies grâce aux datasciences, etc.

Mais « il reste à lever les contraintes fortes qui pèsent sur les administrations et qui ralentissent cette transformation [numérique] : sortir de choix technologiques anciens, revenir sur l’externalisation massive de cette fonction et la perte de compétences qui en a résulté, faire connaître le potentiel et des méthodes de la transformation digitale au-delà des sphères spécialisées ». Pour la Cour des comptes, « la révolution numérique ne se réduit pas à . . . 

Article de Xavier Berne ( NextINpact.com )
Crédits : Filograph/iStock